Le brin d'herbe
Des mots nés sous les arbres, à l'écoute du chant de la guitare...
Quand je serai un brin d'herbe, planté, les racines presque desséchées, par vos pieds. Je n'irai pas. Non je n'irai pas. Lâchez. Oubliez-moi...Sous le poids.. de ton corps qui m'écrase je m'enfonce. Je m'enfonce et j'aime ça... J'irai visiter la terre, la terre, au fond, de l'autre côté, de l'autre côté la lumière, qui fuse, d'une oreille à l'autre...Et ton odeur, ton odeur qui m'asperge, qui coule, qui coule, sur ma peau...Quittez. Quittez. Cet espace est à moi, quittez. Je n'irai pas... Un point, au milieu de mon front, qui m'a ouverte, en deux ! Le cheval, passera par derrière et courra, courra, au travers. Je souris, je ris et toi tu ne comprends pas. Arrête, je suis folle. Arrête. Je suis bien. Clouée, clouée, clouée par les herbes mouillées, clouée. Le soleil brille, je ne suis plus là . Je suis partout, partout , partout, partout. Des gouttes d'eau de mon corps....toutes les couleurs...se confondent en moi....Ahah....De ma bouche de ma bouche un arc en ciel jaillit...jusqu'en haut du ciel ! Marche, marche, grimpe sur l'échelle. Regarde. C'est là, un instant, rien qu'un instant, il disparaîtra. Cueille, cueille, maintenant, mange... tout. Mange Tout...Ca passe, ça passe, ça passe d'un côté à l'autre, ça passe. Ah....Je suis là. Tout disparaîtra...ah ah..........Se laisser aspirer....les courants d'air...Je suis la chaleur qui touche les bêtes en fureur. Par tes naseaux, je vivrai. Mâcher, l'herbe digérée et transformée dans le crottin extrême...Sous tes pas sous tes pas je m'enfonce, et j'aime sentir ton poids. Je n'appartiens plus qu'à la terre, fraîche... Je suis....... Dans le chemin des vers, je suis allée j'ai découvert, toutes les forêts que je n'aurais jamais pu traverser. Guidée, guidée par la taupe, des chemins inconnus, j'avance, nue, la peau contre la terre. J'en laisse quelques lambeaux qui se mêlent ... et nourrissent les fourmis, je nourris les fourmis ! Un chien m'a sentie, il s'est approché... il ne m'a pas vue, c'est sûr, c'est normal...Je ne suis plus qu'une odeur, je ne suis plus qu'une odeur... Sens, tu ne m'auras pas, sens...tu me voudras..sens.... Ferme les yeux dans ta tête je tourne je fuis je tourne je fuis...Fou, toi aussi....Et c'est bon. Je suis. Tu ne m'auras pas.