Quelques exercices/jeux pour découvrir le théâtre playback et ses principes

Expériences proposées lors du colloque de la Sipe-AT (association de recherche en art-thérapie) à l'Institut Régional des Travailleurs Sociaux de Perpignan

1. Miroir collectif d'un geste et d’un son proposés spontanément par un participant : le principe est que chaque volontaire puisse expérimenter de voir reproduit par le groupe un geste et un son qu'il aura initié. Cela conduit à un sentiment d'être entendu (reconnaissance de ses affects et de sa présence particulière au sein du collectif) ainsi qu'à un sens d'appartenance au groupe (effet cathartique du rituel) :« Chacun s’appuie sur le rythme commun pour s’enraciner, se relier et être auteur d’une création personnelle qui, à son tour, nourrira le groupe » (Klein, 1997 ; p. 72).

2. En sous-groupe, chacun nomme une émotion qu'il ressent et les autres lui renvoient des images diverses représentant cette émotion. Cela permet d'explorer les diversités individuelles des représentations d'un même mot/affect : « Nous amenons par là une possibilité de développement du répertoire d’émotions pour plus de souplesse dans la relation qu'avec une pensée binaire et s'éloigner des processus primaires de clivage, de projection, de déni » (Irwin in Weber & Haen, 2005; p.10).

3. A deux, l'un va raconter un court événement l'ayant marqué au cours de la journée (confiance en nos mémoires émotionnelles) et l'autre va à re-raconter de manière non verbale et poétique ce qu'il vient d'entendre. Cela amène à développer une attention très fine et empathique pour l'écoutant/acteur et à développer un lien d'intimité et de retrouvailles avec soi-même ; « comment chacun est affecté par la réponse de l'autre, et comment se joue cette « danse » de régulation affective mutuelle » (Kindler, in Weber & Haen, 2005 ; p.91).

4. En grand groupe de nouveau, chacun peut jouer sur cette scène collective quelque chose qu'il a trouvé au cours de ce processus partagé. C'est un temps de rituel qui permet d'ancrer et donner sens aux vécus subjectifs : « Cela a été un rite de passage...une confirmation que tout cela a valu le coup, et que les parts de soi-même partagées avec le monde ont été acceptées (Snow, in Lewis and Johnson, 2000 ; p.236).